Lettre - Pâques 2024
Sainte Pâques 2024 « Notre Rédempteur est ressuscité des morts : Chantons des hymnes au Seigneur notre Dieu, Alléluia » (Extrait de la liturgie) Chers frères, Avec l’arrivée de la Sainte... Czytaj więcej
Lettre - Pâques 2024
Sainte Pâques 2024 « Notre Rédempteur est ressuscité des morts : Chantons des hymnes au Seigneur notre Dieu, Alléluia » (Extrait de la liturgie) Chers frères, Avec l’arrivée de la Sainte... Czytaj więcej
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Point de basculement

(1er dimanche de l’Avent : Isaïe 2, 1-5 ; Romains 13, 11-14 ; Matthieu 23, 37-44)

« Je pris le livre, l’ouvris, et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux : Sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et ne cherchez pas à flatter votre chair dans ses désirs. »

Augustin avait entendu une voix qui ressemblait à celle d’un enfant, qui chantait, « Prends ! Lis ! » Ce n’était pas un jeu d’enfant, et il a compris que les paroles s’adressaient à lui. Il recueillit le livre qui se trouvait sur une table voisine, et qui contenait les lettres de st Paul.

En ce moment de sa vie, Augustin était au point de basculement de sa conversion. Ouvrant le livre au hasard, il lut dans la Lettre aux romains les paroles citées plus haut—qui se trouvent dans la deuxième lecture d’aujourd’hui—et sa transformation fut achevée !

Ces paroles font partie d’une exhortation qui commence ainsi : « Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. »

L’appel de Jésus à éveiller est pareillement un rappel de ne pas demeurer dans les ténèbres. Le chrétien doit rester vigilant, toujours prêt et empressé à marcher à la lumière du Seigneur, comme le dit Isaïe.

La saison de l’Avent commence aujourd’hui. Elle nous prépare à célébrer la venue du Christ, Lumière du monde.

Mais même dans les cœurs fidèles des chrétiens il peut se trouver des ombres, des endroits de ténèbres, qui nous empêchent d’entrer pleinement dans la lumière. Notre Dame de la Salette est apparue entourée de lumière éblouissante. Mélanie et Maximin en étaient terrifiés, mais elle les appela, et les enveloppa dans sa brillance. Ses paroles, aussi, furent une invitation à son peuple à rejeter les ténèbres qui les voilaient.

Tel qu’Augustin, nous savons peut-être ce que nous devons faire pour suivre le Christ plus parfaitement, mais nous hésitons, au point de basculement. Nous pourrions profiter, dans ce cas, de fermer les yeux et nous imaginer avec les deux enfants, si proches à la Belle Dame que, au dire de Maximin, « personne n’aurait pu passer entre elle et nous. » 

Comme toujours elle nous attirera près de son Fils. Dans sa compagnie, nous pourrons approprier les paroles du refrain du Psaume d’aujourd’hui : « Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur. »

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Bons larrons

(Christ Roi : 2 Samuel 5, 1-3 ; Colossiens 1, 12-20 ; Luc 23, 35-43)

La crucifixion fut conçue pour infliger la peine capitale avec un maximum de peine de d’humiliation. Jésus, faussement condamné comme criminel, avait été flagellé brutalement, et était maintenant exposé, nu et impuissant, aux yeux de tous les passants. Les insultes de ses ennemis complétaient la scène.

Deux véritables criminels, crucifiés avec lui, étaient dans la même situation. L’un d’eux s’engagea dans la moquerie. Mais la compassion de l’autre pour Jésus le poussa à la foi, à laquelle le Seigneur répondit : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

En 1957 un criminel du nom de Jacques Fesch, âgé de 27 ans, écrivit : « Dans cinq heures, je verrai Jésus ! Qu’il est bon Notre Seigneur. » Il connaissait l’heure précise parce qu’il était condamné à mourir guillotiné, pour un meurtre commis durant un vol en 1954.

La dévotion à la sainte Vierge fut essentielle à son retour à la foi qu’il avait abandonnée durant son adolescence. Son avocat, chrétien fervent, l’aida à retrouver son chemin vers Dieu, en sorte que, avant sa mort, el était devenu un ‘bon larron’. En 1993 il fut reconnu officiellement Serviteur de Dieu (première étape qui conduit à la béatification et à la canonisation).

Sans doute plusieurs autres histoires de conversion de malfaiteurs pourraient nous inspirer à croire au pouvoir de la grâce. 

Le lien le plus évident entre les lectures d’aujourd’hui et la Salette se voit à la fin du texte tiré de la lettre aux Colossiens, où Paul parle de réconciliation et de paix. Quand Marie a dit aux enfants, « Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle, » c’est assurément ce qu’elle avait en vue.

Le crucifix exceptionnellement grand qu’elle portait, de sept à huit pouces de long, n’était pas un ornement, mais un rappel de son Fils, qui a vécu, est mort, et a vécu, pour nous sauver.

Plus dans Colossiens nous lisons : « Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, Dieu nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. » Quel meilleur exemple de délivrance, de rédemption et de pardon pouvons-nous rencontrer que dans les récits de deux ‘bons larrons,’ morts en fixant leur regard et leurs espoirs sur Jésus ?

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Le nom

(33e dimanche ordinaire : Malachie 3, 19-20 ; 2 Thessaloniciens 3, 7-12 ; Luc 21, 5-19)

En 2008, le Vatican a envoyé une lettre à tous les évêques concernant l'utilisation du nom hébreu de Dieu (écrit avec les quatre lettres YHWH). Il souligne que chez les Juifs avant l’époque de Jésus, la pratique consistant à prononcer le nom avait disparu. YHWH, « tenu pour une expression de la grandeur et de la majesté infinies de Dieu, était considéré comme imprononçable et on le remplaçait donc, pendant la lecture des Saintes Écritures, par un nom substitutif, « Adonaï », qui signifie « Seigneur ». »

Cela se reflète dans les traductions anciennes. Seul Kyrios (Seigneur) apparaît dans le grec, par exemple, et Dominus dans le latin. Et, insiste la lettre du Vatican, il doit en être de même dans la liturgie et dans les traductions modernes de la Bible.

La belle dame de La Salette ne se préoccupait pas de ce problème particulier. Mais l’abus du nom de son fils la troubla profondément. Pour les chrétiens, le nom de Jésus est aussi « une expression de la grandeur et de la majesté infinies de Dieu », en particulier en ce qui concerne notre salut.

Comment pourrions-nous ne pas tenir son nom dans le plus grand respect ? « Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera », lisons-nous dans Malachie. Marie implique une promesse similaire.

Mais dans l’Évangile, nous trouvons une autre prophétie, sur les lèvres de Jésus : « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ». Bien que cela soit suivi immédiatement de certaines assurances, la perspective de la persécution est terrifiante.

Et pourtant, nous trouvons des exemples de saints qui le désiraient. Un des martyrs nord-américains, Jean de Brébeuf, a fait vœu de ne jamais faillir à la grâce du martyre, si on le lui offrait : « Mon Dieu et mon Sauveur, je prendrai de votre main la coupe de vos souffrances et j’invoquerai votre Nom. Jésus, Jésus, Jésus. »

Sa prière a été entendue et il est mort au milieu d'innommables tortures.

Ce n’est pas ce que Notre-Dame nous demande, et je prie pour que nous ne soyons jamais appelés à souffrir de la sorte pour le nom du Seigneur.

Vivons plutôt de manière à mériter le nom de disciples chrétiens, aimant son Fils et aimés de lui.

Publié dans MISSION (FR)

Le contexte fait le tout

(32e dimanche ordinaire : 2 Martyrs 7, 1-2, 9-14 ; 2 Thessaloniciens 2, 16—3, 5 ; Luc 20, 27-38)

Si vous avez le temps, lisez les chapitres 6 et 7 du Deuxième livre des martyrs d’Israël (autrement des Maccabées). Vous comprendrez mieux ainsi l’histoire de la femme héroïque et de ses fils, dans un contexte qui explique pourquoi on la raconte. 

En particulier, nous lisons au chapitre 6, 12-13 : « Je recommande donc à ceux qui liront ce livre de ne pas se laisser décourager par ces événements, mais de penser que ces châtiments ont eu lieu non pour la ruine, mais pour l’éducation de notre race. Car c’est le signe d’une grande bonté que de ne pas tolérer longtemps ceux qui commettent l’impiété, mais de leur infliger sans retard des châtiments. »

De même façon la lecture de 2 Thessaloniciens se comprend mieux quand on lit le verset qui précède immédiatement le texte d’aujourd’hui. Le voici : « Ainsi donc, frères, tenez bon, et gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre. » Il suppose un temps difficile pour la communauté chrétienne, et en appelle au courage, que Paul mentionne deux fois dans les versets qui suivent.

La question des sadducéens a un double contexte. D’abord il y a le fait que cette question particulière était un sujet populaire dans les débats entre sadducéens et pharisiens ; les premiers niaient la résurrection, tandis que les seconds y croyaient. En second lieu il y a le désir— souvent consigné dans les évangiles, mais toujours futile—d’avoir le dessus sur Jésus dans une discussion.

L’histoire de la Salette, aussi, se comprend mieux si on considère le monde dans lequel elle s’est passée. On peut déduire cela des paroles de la Belle Dame : la dévastation de l’économie locale, l’indifférence de son peuple à l’égard des choses de Dieu, et l’urgence de la conversion.

Ensuite il y a l’histoire de la France, surtout la Révolution française et ses conséquences philosophiques, religieuses, sociales et économiques.

Mais le contexte le plus important pour comprendre la Salette, c’est en effet la Bible. Chaque partie du Message reflète ce monde. Sans référence aux saintes Ecritures, la Salette est sujette à toutes sortes d’interprétations.

Et pour nous qui aimons la Salette, un autre contexte encore est important : notre propre vie, et le monde dans lequel nous vivons, ici, maintenant.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Magnifiez avec moi le Seigneur

(31e dimanche ordinaire : Sagesse 11, 22—12, 2 ; 2 Thessaloniciens 1, 11—2, 2 ; Luc 19, 1-10)

L’auteur du Livre de la Sagesse dit à Dieu, « Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. » Le psalmiste déclare, « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres. » L’histoire de Zachée démontre la même vérité.

Jésus a pris l’initiative dans le cas de Zachée. La repentance (soumission, conversion) est un don de Dieu. A la Salette, La Vierge est venue pour l’offrir à son peuple.

Si tout va bien, un changement majeur prend place dans le cœur et la vie de ceux que touche cette grâce.  Zachée proclame publiquement la différence occasionnée par sa rencontre avec le Seigneur. Il abandonne l’avarice qui a marqué sa vie jusqu’à ce moment, et sa vie nouvelle se signale par la justice et la générosité. Qui sait où cela peut aboutir ?

Nous voyons une autre dimension à tout cela dans la seconde lecture : « Nous prions pour vous à tout moment afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ; par sa puissance, qu’il vous donne d’accomplir tout le bien que vous désirez, et qu’il rende active votre foi. Ainsi, le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en lui. »

Imaginez ! Quiconque écoute l’appel de Dieu à la conversion, non seulement se détourne du péché vers une vie remplie de foi, mais en même temps pourra glorifier le nom de Jésus.

Après tout, personne n’est devenu saint seulement en abandonnant une vie de pécheur. La Belle Dame n’a pas envisagé simplement que son peuple cesse de blasphémer le nom de son Fils, mais qu’il retourne à la pratique de la foi en toute sincérité. Elle parle de soumission et de conversion. Ce ne sont pas là des idées négatives. Voyez comment Zachée a été transformé quand il fut converti en se soumettant à la grâce de Dieu.

La venue de Jésus, et celle de Marie, n’étaient pas en vue d’enlever quelque chose de mauvais, mais pour nous offrir quelque chose de bon, de beau, de merveilleux. Les deux sont venus parce que Dieu nous aime. Ils veulent que nous répondions à cet amour de tout notre cœur.

Le Psaume 33, 3 dit : « Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom. » Cela s’applique davantage à notre façon de vivre qu’à nos paroles.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Prière toute vraie

(30e dimanche ordinaire : Ben Sira 35, 12-18 ; 2 Timothée 4, 6-18 ; Luc 18, 9-14)

Le pharisien de la fameuse parabole d’aujourd’hui ne fabriquait rien ; il disait seulement la vérité à propos de son accomplissement de bonnes actions : en effet, il avait agi au-delà des exigences de son devoir.

Le publicain ne liste pas ses fautes. Par la nature de son travail il était agent des envahisseurs romains détestés, et pour autant pécheur ‘public’. Cela suffisait au pharisien pour faire la comparaison odieuse—et fausse—entre lui-même et l’autre.

Notre Dame de la Salette décrit sa prière incessante pour nous. Il serait facile d’imaginer qu’elle paraphrase les paroles du publicain de la façon suivante : « Mon Dieu, montre-toi favorable aux pécheurs qu’ils sont ! »

Les lectures de la semaine passée la prière et le besoin de prier toujours et bien. Cette semaine ajoute une autre notion, concernant la qualité de notre prière, c’est-à-dire : l’honnêteté. 

Nous entendons aujourd’hui les célèbres paroles de st Paul : « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. » Se vante-t-il comme le pharisien ? Non, pare que maintes fois il dit clairement que c’est seulement par la grâce de Dieu qu’il a pu accomplir quoi que ce soit. « À lui la gloire pour les siècles des siècles, » écrit-il.

Le pharisien commence sa prière ainsi : « Mon Dieu, je te rends grâce, » mais tout ce qui suit montre qu’il ne glorifie pas vraiment Dieu mais soi-même, en concluant qu’il est meilleur que les autres. Sa vérité n’est toute la vérité.

Quand Marie nous rappelle nos fautes, elle ne dit pas que nous sommes pires que les autres. La seule comparaison à faire c’est avec son Fils. Sur sa poitrine nous le voyons crucifié, souffrant pour nous, et à notre place.

Dans la lecture de Ben Sira le Sage, nous entendons que Dieu « ne méprise pas la supplication de l’orphelin. » Cela me fait penser à une belle chanson de 2010, Mieux qu’un Alléluia. 

Dieu aime cette berceuse
Dans les larmes d'une mère, au cœur de la nuit.
C'est parfois mieux qu'un Alléluia. 

Surement Dieu aime les larmes de Marie à la Salette, jaillies de son âme, des larmes toutes vraies, qu’elle verse pour tout son peuple.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

La vertu de la persistance

(29e dimanche ordinaire : Exode 17, 8-13 ; 2 Timothée 3, 14—4, 2 ; Luc 18, 1-8)

« La patience est une vertu, » nous dit-on. Mais les lectures d’aujourd’hui nous montrent que la patience n’est pas une attitude passive. La persistance est une vertu d’importance égale. Cela peut être ennuyeux, comme ce fut le cas pour le juge de la parabole, qui enfin a fait son devoir, uniquement pour mettre fin aux plaintes de la veuve.

La scène est totalement différente dans l’histoire de Moïse en prière au sommet de la colline. Sa prière nécessitait une attitude difficile à maintenir. On l’aida. La persévérance ne signifie pas agir sans secours.

La Vierge de la Salette mentionne sa propre prière : « Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse. » Elle nous encourage aussi bien à prier quotidiennement, « soir et matin. » La fidélité à la prière a toujours été considérée essentielle à une spiritualité saine.

Dans son contexte, st Paul présente une différente perspective. A Timothée il écrit : « Devant Dieu, et devant le Christ Jésus, … je t’en conjure : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. »

Mais Timothée comment pouvait-il espérer remplir fidèlement ses responsabilités sans remettre sa vie et son travail entre les mains de Dieu ?

Dans l’Eglise, nous trouvons certaines communautés religieuses dédiées à une vie contemplative centrée sur la prière et le culte. D’autres se dévouent à l’apostolat dans une multiplicité de services. Encore d’autres ont deux branches : contemplative et apostolique. (Ce dernier modèle fut proposé comme choix très tôt dans l’histoire des Missionnaires de Notre Dame de la Salette. Il ne fut pas accepté.)

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Transformations

(28e dimanche ordinaire : 2 Rois 5, 14-17 ; 2 Timothée 2, 8-18 ; Luc 17, 11-19)

Naaman n’avait aucune raison personnelle de penser que le prophète allait l’aider. Il était lépreux. En plus, il était un étranger. Ce fut une jeune esclave juive qui lui suggéra d’aller à Samarie pour être purifié par le prophète. Il n’avait pas d’autre choix.

A son arrivée, il fut déconcerté quand Elisée n’est pas venu le rencontrer, mais a envoyé un messager pour lui dire de se plonger sept fois dans le Jourdain ; et d’abord il refusa. Mais finalement il s’est soumis, et la transformation, physique et spirituelle, était complète.

De même, le lépreux sans nom du récit de l’évangile n’avait pas non plus de raison personnelle de croire que le prophète itinérant qu’on appelait Jésus lui rendrait secours. Après tout, il était samaritain. Même s’il était allé se montrer aux prêtres, ceux-ci n’auraient pas voulu s’occuper de ‘cet étranger.’ Mais lui aussi a été transformé, corps et âme.

J’ose presque penser que les neuf autres lépreux concluaient que, bien sûr, il les avait purifiés, étant de la même nation et de la même religion.

A la Salette, ni Mélanie ni Maximin, ni personne d’autre de la localité n’avait raison de s’attendre à une visite de la Mère de Dieu. Ce ne fut que le soir du même jour qu’on a compris qui était apparu aux enfants et leur avait parlé. La vieille Mère Caron s’exclama, « C'est la sainte Vierge que ces enfants ont vue, car il n'y a qu'elle au ciel dont le Fils gouverne ».

Depuis ce moment, des centaines de guérisons physiques, et des transformations spirituelles sans nombre se sont réalisées, grâce a la rencontre avec la Belle Dame.

Naaman et le samaritain retournèrent après leur purification, pour glorifier Dieu et rendre grâce. Chacun avait reçu le don de la foi. L’on peut en dire autant de beaucoup de pèlerins de la Salette.

Plus nous nous rendons compte à quel point nous sommes indignes des bénédictions de Dieu, plus notre gratitude sera profonde. Idéalement, elle s’exprimera à la fois comme sentiment constant et comme détermination de montrer au Seigneur que nous sommes vraiment reconnaissants.

De cette façon, les transformations continueront à se produire toute notre vie.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Foi vive

(27e dimanche ordinaire : Habacuc 1, 2-3 et 2, 2-4 ; 2 Timothée 1, 6-16 ; Luc 17, 5-10)

Il n’y a que trois chapitres dans le livre de Habacuc. Le premier chapitre commence avec une plainte : « Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? » Le dernier se termine par une expression de foi inébranlable. Faisant face à tous les désastres imaginables, le prophète s’exclame : « Et moi, je bondis de joie dans le Seigneur, j’exulte en Dieu, mon Sauveur ! Le Seigneur mon Dieu est ma force. » 

Quand les Apôtres ont demandé à Jésus, « Augmente en nous la foi ! » il leur assura que la foi petite comme une graine de moutarde suffirait pour accomplir des miracles. Mais la foi des chrétiens auxquelles Marie s’adressait à la Salette n’était pas seulement petite ; elle était sans vitalité, incapable de germiner ou donner de fruit.

St Paul a recours à un symbole différent dans sa lettre à Timothée : « Ravive le don gratuit de Dieu. » En d’autres mots, ne le laisse pas disparaître. Il continue : « Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides que tu m’as entendu prononcer dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus. Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. »

La foi est, en effet, un riche dépôt, un don magnifique, mais elle nécessite d’être nourrie et renouvelée régulièrement, par moyen de la prière et des sacrements. Mais tout d’abord, il faut l’accepter.

Il y a un dicton : Qui rejette le don rejette celui qui le donne. Le message de la Salette en dit autant. Abuser du nom du Seigneur, se moquer de la religion, etc.—ce sont la des formes de rejet.

La deuxième moitié de l’évangile d’aujourd’hui ne semble pas coïncider avec le discours au sujet de la foi. Il y a, pourtant, une certaine logique.  En termes simples, si la foi est un don, nous ne pouvons pas nous en attribuer le mérite.

C’est seulement par la grâce de Dieu qui agit en nous que, en tant que croyants, nous pouvons accomplir le bien et supporter le mal. Jamais nous ne pourrons nous vanter devant Dieu : « Vois ce que j’ai fait pour toi ! » C’est en ce sens que nous sommes de simples serviteurs qui n’avons fait que notre devoir, malgré nos meilleurs efforts. Plusieurs saints se sont considérés parmi les pires des pécheurs, et s’émerveillaient de la miséricorde dont le Seigneur faisait preuve envers eux, y compris le don des larmes.

Nous avons reçu le don des larmes d’une autre, celles de notre Mère, arrosant la semence de la foi de son peuple, pour la lui faire augmenter.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Sortir de sa ‘zone de confort’

(26e dimanche ordinaire : Amos 8, 4-7 ; 1 Timothée 2, 1-8 ; Luc 16, 1-13)

L’expression ‘zone de confort’ est devenue commune depuis plusieurs années. On se trouve avec certaines idées, ou un mode de vie considéré comme acquis, que l’on ne veut pas mettre en question.

L’homme riche de la parabole d’aujourd’hui, comme les personnes riches décrites par le prophète Amos, sont si confortables dans leurs richesses et leur luxe, qu’ils ne se soucient point de la misère à leur porte, même à supposer qu’ils s’en rendent compte. Ils sont en sécurité, complaisants.

Mais non seulement les riches peuvent devenir complaisants. N’importe qui peut devenir suffisant en quelque aspect de la vie, prêt à ignorer le reste du monde.

St Paul dit à Timothée de mener le bon combat de la foi et de « garder le commandement du Seigneur, en demeurant sans tache, irréprochable. » Amos et Jésus tous les deux emploient des images qui ont pour but de faire sortir leurs auditeurs de leur complaisance.

Marie à la Salette suit la même tradition. Son peuple se trouvait enfoncé dans une zone de confort, où leur foi plus ou moins générique ne les touchait pas, un rationalisme qui tenait comme acquis que la religion était pour les moins éclairés.

Cette attitude se reflète dans la première réaction de la presse séculière devant l’Apparition, publiée à Lyon le 26 novembre 1846, à peine dix semaines après l’événement : « Nous voilà décidément revenus aux histoires des apparitions et des prophéties. » L’article présente ensuite un récit complètement trivialise de l’Apparition et du message.

Même des croyants devenir complaisants, observant fidèlement les pratiques religieuses mentionnées spécifiquement par la Belle Dame, mais sans comprendre qu’elles doivent nous mener à une conscience plus profonde, à voir le monde autour de nous comme elle le voir, et à y répondre comme elle.

Notre Dame de la Salette parle du minimum quotidien, hebdomadaire et annuel pour une vie catholique, sans lequel notre foi ne peut pas augmenter : la prière, l’Eucharistie, le Carême.

Cependant, elle ne suggère aucunement que nous nous contentions, avec complaisance, du minimum !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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